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 [31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort

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AuteurMessage
Sindanarie
Sérennisse
Sindanarie


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Ville IG : Où le devoir appelle
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[31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort Empty
MessageSujet: [31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort   [31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort EmptyJeu 29 Déc - 13:45

Citation :
Citation :
Information relative au procès de première instance

Duché/Comté ayant prononcé le verdict : Limousin et Marche
Nom de la personne poursuivie :Arnaut_de_Malemort
Nom de la personne faisant appel : Nicolas de Firenze, avocat du plaignant

Nom du (des) Procureur(s) : Seleina
Nom du Juge ayant prononcé le verdict : Zeinar

Date à laquelle le verdict a été prononcé : 31 août de l'an de grâce 1459



Minutes du procès

[color=black]Acte d'accusation[/color] a écrit:
*Ce matin là différait des autres. Pour la première fois, notre brune allait braver l'ire d'un puissant.
S'attendant au pire de sa part, le voyant déjà s'insurger, crier au complot afin de le rendre inéligible, elle serra les lèvres, chassant cette pensée d'une main nerveuse.

Ce matin là, elle entreprit d'entrer par la porte principale du château, lui préférant souvent les entrées de service et c'est l'air grave qu'elle pénétra la salle d'audience.

Quand tous furent réunis, elle toussota afin d'indiquer qu'il était temps de commencer, s'avança et entama la procédure, se tournant vers le prévenu, dardant ses Ambres claires sur le visage juvénile du Malemort.

Sa voix claqua, comme un coup de tonnerre à l'instar de ce procès, sur le silence établi : *



Parce qu'après enquête minutieuse trop de preuves se sont accumulées contre vous pour que la justice limousine n'en tienne compte.
Parce que le Limousin ne saurait tolérer que l'un de ses conseillers puisse faillir.

Parce que je cite : Les Conseillers, durant leur mandat, ne sauraient bénéficier d'une immunité judiciaire pour l'ensemble des délits répertoriés en Limousin, extrait du décret sur les devoirs des conseillers comtaux,

En ce 3 août de l'an de grâce 1459, moi, Seleina Romans, dame de Varetz, représentant le peuple limousin et parlant en son nom en tant que procureur icelieu, devant témoins et sous l'autorité de son honneur, le juge Zeinar, ouvre une procédure judiciaire à votre encontre, sieur Arnaut de Malemort, pour haute trahison.


Vous êtes accusé de chantage vous apportant un profit financier envers des personnes justiciables, d'entrave à la justice ainsi que de négligeance quant à la tenue de votre charge de procureur lors du dernier mandat.


Les textes en vigueur sont très clairs...

Je cite :

Livre II de la coutume
Article IV.1.3.3 De la haute trahison:

Tout acte portant préjudice grave au Limousin-Marche ou susceptible de le faire, de la part d'un noble possédant fief en Limousin-Marche, d'un membre du Grand Couvain ou d'un haut fonctionnaire comtal (conseillers comtaux, recteur, ou autre) sera considéré comme acte de haute trahison.


Du Décret sur les devoirs des conseillers comtaux :

Alinéa 1 : le Conseiller a le devoir de prendre connaissance de tous les sujets discutés au Conseil comtal du Limousin et de la Marche. Il a le devoir de donner son avis, poser des questions pour avoir des éclaircissements sur les sujets qu'il ne maîtrise pas. Le Conseiller a le devoir d'agir au Conseil pour le bien du Comté et non pour son bien propre.


Tout fonctionnaire contrevenant à ces obligations pourra dès à présent se voir poursuivi par le Conseil Comtal, au motif de Haute Trahison pour les conseillers comtaux et maires, et de Trahison pour tout autre fonctionnaire.


En détournant votre poste, en abusant du pouvoir qu'il vous conférait à votre profit, vous avez gravement nui au Limousin & Marche. Vous êtes noble de par votre lignée et fervent aristotélicien ce qui aggrave d'autant cet état de fait... Votre seul crédo devrait résider en la vertu, oeuvrer afin de ne point vous écarter de ses droits chemins.


Voici à présent les preuves accumulées contre vous.

En matière de chantage, deux personnes témoignent d'approches illégales de votre part. Je vous soumets lesdits documents :


Une lettre de sieur Batouk75, habitant de Ventadour, qui affirme clairement que vous l'avez fait chanter moyennant finance contre le classement sans suite d'un dossier en justice le concernant.

***********************************************

* Expéditeur : Batouk75
* Date d'envoi : 20/07/(2011) 1459
* Titre : Re: Demande d'information.

* Messire le Juge,

J'ai en effet été victime d'une tentative de corruption par Arnaut de Malemort lors de mon procès pour trahison, où j'avais supposément abusé de mes fonctions de maire.
Il m'a proposé, moyennant une somme de 100 écus, l'abandon de toutes les charges, en insistant bien sur le caractère dévastateur que pourrait avoir une condamnation sur mes fonctions, à savoir l'inéligibilité.
J'en avais parlé au Juge de l'époque il me semble, sans suite. Je serais bien sur enchanté de pouvoir témoigner contre lui.
D'ailleurs, je ne sais pas si vous êtes sur cette affaire, mais il a demandé la relaxe pour Deskil, celui qui a prit la mairie de Ventadour. Etrange au vu des témoignages, non?

Cordialement,

Batouk75

***************************************************

Et il n'est pas le seul... Ici Knockando, habitant de Rochechouart, qui parle des mêmes errements ...


****************************************************

Expéditeur : Knockando
Date d'envoi : 02/07/(2011) 1459
Titre : Re: Spéculation - dossier en attente

Bonjour Messire,

cette fâcheuse histoire n'est donc point encore réglée ? Je pensais pourtant qu'elle l'était !

Donc, après m'avoir proposé de corrompre le procureur (ce que j'ai refusé), on me demande de payer une amende de conciliation pour un geste que j'ai fait de bonne foi en pensant aider mon comté !!!

Messire, j'ai plus de 1600 écus, que l'on me demande une aide sonnante et trébuchante pour aider mon comté, je répondrai présent, par contre que l'on me taxe pour un crime que je n'ai pas commis sous prétexte d'éviter un procès, alors là je dis non !

Si procès il y a, j'irais plaider ma cause et démontrerai que je suis innocent du crime que l'on me prête.

Je suis quelqu'un de fier qui crois en la justice de son comté.

Cordialement, Knockando de Vogalor !

*****************************************************

Le procureur en charge de cette affaire ce fut vous, Arnaut de Malemort.



Et ce dernier témoignage et non des moindres, émanant de notre capitaine en fonction, j'ai nommé Aldraien Carsenac, témoin au dessus de tous soupçons et dont le scel authentifie l'intégrité.

******************************************************

Nous, Aldraien Sybell Carsenac, Dame de Chamaret, Capitaine et Vice-chancelière des Comtés du Limousin & de la Marche, Ecuyère de l'Ordre Royal de la Licorne,


Par la présente, attestons sur notre Honneur et notre Devoir, sur notre Nom et nos Responsabilités, avoir entendu le témoignage de Aymeric de Wroclaw, celui-ci nous avouant que le Conseiller Comtal et Procureur au moment des faits, Arnaut de Malemort, avait accepté de classer son dossier en échange d'une compensation financière dont le montant nous est inconnu. Que le Très-Haut soit pris comme témoin à notre déclaration.

Nous espérons que lumière sera faite sur cette affaire et, afin que nul ne puisse contester l'authenticité de notre témoignage, scellons et signons la présente lettre.


*********************************************************

La brune déplia la pièce à conviction afin que tous puissent voir le scel de la Carsenac et commenta :


https://i.servimg.com/u/f48/11/58/74/69/lettre10.jpg


Edifiant...
Ces trois plis se suffisent à eux mêmes... Cependant d'autres faits sont à ajouter à la longue liste de vos manquements... Notamment entrave à la justice.


Cette lettre envoyée par vous même à Wolfloner, capitaine à l'époque des faits, le sommant d'ôter la plainte à l'encontre d'Aymeric de Wroclaw, ce malgré la reprise des dossiers qui avaient été archivés par vos soins sans autre forme de procès, en atteste...

******************************************

Expéditeur : Arnaut_de_malemort d'Arduilet
Date d'envoi : 08/07/(2011) 1459
Titre : Retirer ta plainte
Seleina et Zeinar ont relancé la plainte contre Aymeric. J'espère bien qu'après ce qui s'est passé, à savoir son poutrage, tu iras retirer ta plainte.

C'est au château de Limoges, ici :
https://limousin-marche.forumactif.com/t13993-03-05-1459taop-brigandage-aymeric-erestor29-limoges-ma


Je compte sur toi,

Amicalement



Contenu du dossier au château :

A vous Dame Ratou de saint Augustin, procureur du Limousin
De Wolf Loner de Gaillimh, Capitaine de la COLM,

Madame le procureur, je tiens a porter plainte pour l'attaque sur une des patrouilles de la COLM en date du 3 Mai 1459.
En faite, notre soldat du Limousin, sieur Erestor29, sergent de son état en la garnison de Rochechouart, a lors de l'un de ses déplacements ordonner par l'Etat-Major du comté, de Rochechouart à Limoges subit l'attaque perfide d'un homme en noir avec un mauvais accent d'Anjou.

Voici son rapport de patrouille : https://i.servimg.com/u/f25/16/45/24/44/sans_t11.png

Il en a fait une description très détailler que je vous remet dans le dépos de plainte effectuer en l'enceinte du chateau comtal.

Bien a vous

Wolf Loner de Gaillimh
Capitaine de la COLM

*******************************************






L'on comprend mieux à présent un tel acharnement à vouloir que cette affaire soit archivée... La hantise sans doute que le pot aux roses soit découvert, et pour cause... C'est bien grâce à cette étrange et insidieuse insistance de votre part que nous avons creusé plus avant...


Enfin et pour terminer dans la liste des manquements... J'ajouterai la négligeance et le manque cruel de sérieux lié à la charge de procureur...

J'en veux pour preuve cette lamentable affaire concernant votre cousin Argawaen de Malemort, dont le procès rendu public en décembre 1458 et archivé comme il se doit en salle judiciaire a été relancé par vos soins le 26 juin 1459...

Sachant qu'un prévenu ne peut être jugé deux fois pour le même crime, l'on est en droit d'hésiter entre la fanéantise qui vous aurait empêché d'aller consulter la salle des archives, dans laquelle vous auriez trouvé les minutes dudit procès comme en atteste la liste des dossiers classés coupables, ou la basse vengeance à vouloir à tout prix nuire.


Joignant le geste à la parole, la brune déroula les deux actes d'accusation concernant cette affaire ainsi que la liste des procès archivés sur laquelle figurait noir sur blanc le nom du cousin Malemort.

L'acte d'accusation du 29 décembre 1458 :

https://i.servimg.com/u/f48/11/58/74/69/acte_d11.jpg

L'acte d'accusation du 26 juin 1459 :

https://i.servimg.com/u/f48/11/58/74/69/acte_d10.jpg

La liste des procès archivés :

https://i.servimg.com/u/f48/11/58/74/69/liste_10.jpg



Puis, reprenant, elle conclut :


Arnaut de Malemort, la cour écoute votre plaidoierie, puis appelera à la barre sieur Batouk75 ainsi que sieur Wolfloner afin qu'ils témoignent devant tous.


*s'effaçant, elle fit signe à l'accusé de se lever.
[color=black]Première plaidoirie de la défense[/color] a écrit:
*Aujourd'hui, Arnaut avait reçu un courrier. Le destin l'attendait au pigeonnier, où il se rendit enthousiaste à l'idée de découvrir qui pouvait bien lui écrire. Comme un gamin encore enchanté par la réception de sa lettre, le caché de la Justice Comtal entama son élan et sa fier allure vespérale. Comme le stipulait la lettre, il demeurait libre le temps du procès, et c'est donc naturellement qu'il alla trouver réconfort auprès de sa mère.

Hâtivement, il se rendit donc au tribunal du Limousin. Si au conseil les menaces fusaient au sujet du procès, il n'y avait jamais accordé trop de crédit. La version officielle est que par charité aristotélicienne, il aimait à prendre en considération les positions d'autrui. Ce n'est pas tout à fait faux. Il serait néanmoins plus exact de dire que cette politesse nourrit son indiscrétion naturelle, et que plus que sa défense elle-même, l'intérêt de l'attaque le piquait d'avantage. Il aime a découvrir la vérité des tempéraments, et les abjections effarantes auxquels les humains consentent à s'accommoder.*

-« Monsieur le Juge, Madame le procureur, chers confrères conseillers, le bonjour ! »

*D'une oreille attentive, il prit connaissance de l'acte d'accusation et des faits qui lui étaient reprochés. Plus que la véracité des faits, sa précaution se porta sur le crédit que Seleina portait à ces lettres, et le degré de conviction de son énoncé. L'avis de Zeinar quant à lui, était omis volontairement, se refusant à manipuler l'esprit de celui qui avait en charge de le juger.*

-« C'est avec un intérêt réel que nous prenons céans la place sur laquelle nous obligeâmes tant de nos concitoyens. Nous remercions Madame le procureur pour le respect montré eu égard à notre rang, et opposerons par conséquent, la plus naturelle des civilités.

C'est donc en rappelant notre rang social, que nous commencerons notre défense. Il me paraît nécessaire pour cela de rappeler que nous descendons nous même de la sa Magnificence Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrière, Dame de Sigloy et de Lussac les églises, et nous sommes nous-même Vicomte de Crozenc. Si la noblesse ne fait nullement l'honnêteté, elle apporte indéniablement une aisance financière. Notre famille, notre mère et moi même jouissons d'une fortune plus que conséquente, apporté par le travail et les nombreuses rentes de nos fiefs. A cela s'ajoute les récompenses royales. Il paraît donc des plus saugrenues d'accuser un homme riche de convoiter ce dont il dispose lui-même à profusion ! L'envie se définie comme le sentiment désagréable que nous éprouvons face à ce que possède une autre personne, que nous n'avons pas, et que nous aimerions bien avoir : argent, statut, reconnaissance... On est en général envieux des personnes dont on est plus ou moins proches et avec qui l'on peut se comparer raisonnablement ; il est rare que nous soyons taraudé par l'envie du style de vie de personne loin de nous socialement. Or de l'argent, nous en avons, et beaucoup. »

*Dit-il en remettant les plies de sa chemise cousue de fil d'or.*

-« Et nous ne sommes proches socialement d'aucuns des témoins cités. Et puisque la corruption conduit en général à l'enrichissement personnel du corrompu, demandez vous ce que nous aurions pu faire des misérables bourses d'un brigand ? Ceux qui nous connaissent savent que le joute verbale piquent d'avantage notre intérêt que le tintement des écus dans ma bourse... »

*S'accorda-t-il avec une pointe d'ironie.*

-« Pour la suite, nous savons que beaucoup ont à c'ur de faire leur défense en rejetant la faute, dans d'incessant combat stérile. Notre éducation nous a pourtant toujours appris que l'important n'était pas d'avoir raison, l'important c'est la vérité. En ce qui concerne les individus qui osent nous accuser, nous oserons nous interroger sur la crédibilité de leurs témoignages. N'oublions pas que d'après le coutumier, la parole d'un noble est au dessus de celle d'un simple citoyen.

Donc, en ce qui concerne le sieur Batouk, celui-ci a abusé de sa fonction de maire, a été accusé de trahison, et a préféré pourrir en prison que de servir son Comté pendant deux jours. Lui accorder tant de fiabilité est une insulte pour la justice. La tournure de sa lettre est de même des plus maladroites, et la forme suffit à en prouver la faiblesse. Quel intérêt aurions-nous à corrompre le maire ? Ce bougre a l'intelligence d'un crapaud, et la fierté qui va avec. Nous avons déjà expliqué moult fois que cela ne relevait pas de la corruption, car nous n'avons fait que renvoyer le maire à la loi, et à la procédure de proximité stipulée dans le Codex Lémovice dans le Livre sur la Maréchaussée :»

Code:
Article 12
Alinéa 1 : La justice de proximité s'applique aux délits mineurs d'escroquerie, d'esclavagisme, de trouble à l'ordre public, et pour tous autres délits pouvant être résolus par les membres de la Prévosté locaux, en accord avec le Prévost et en coopération avec le contrevenant. Le contrevenant s'expose uniquement à une verbalisation.


-« Nous l'avons renvoyé vers le prévôt pour une verbalisation. Delà à y voir un quelconque intérêt financier, surtout pour 100 miséreux écus, franchement... »

*Le Malemort retint un rictus à cette idée plutôt amusante. Se faire corrompre pour une somme aussi modeste, il y avait effectivement de quoi rire.*

-« Le comportement du Sieur Batouk est d'avantage mue par le désir de vengeance, puisqu'en d'autre temps, nous avons mis le doigts sur ses multiples incompétences, que par le réel désir de justice. Les faux témoignages se font monnaies courantes, surtout à profit politique...

Quant à ce messire, heu, Knokran... Kronenbourg.. Non, heu, Gnockiedo, Cluedo, bref, je n'ai pas saisi son nom, je peux jurer sur les Saintes Ecritures ne jamais l'avoir rencontré. Je ne sais pas d'où il tient son témoignage, mais une fois de plus, les salles d'accusations ne sont pas le meilleur endroit pour trouver des témoins honnêtes... Nous restons relativement ébahit par les dires de cet inconnu. Nous ne crions pas au complot, mais nous espérons que la cour ne saurait lui accorder sincère crédit, sans se démettre du sien. Mais nous avons bon espoir, puisque le procureur admet elle-même les soupçons au sujet de cela. »

*Après s'être exprimé en toute sincérité, lui qui jamais n'avais rencontré, ou même pris contact avec le témoin, au fond de lui commença à germer des graines malsaines à l'encontre du procureur. Où donc avait-elle trouvé ses témoignages ? Etait-elle en haine après lui, et suffisamment pour créer et user de faux ? Voila qui était plutôt à l'encontre de la bonne moralité du personnage. Puis il repris :*

-« En ce qui concerne le témoignage de la Carsenac, nous louons sa franche naïveté... Elle qui passe son temps dans les taverne, qui débarque à peine en Limousin. De plus, nous ferons remarqué à votre honneur la charge de tavernière occupé par Aldraien dans la même taverne d'Aymeric. Une relation plutôt ambiguë, tant envers le chevalier, qu'envers l'alcool. Je me questionne aussi sur la réalité et la possibilité des faits. Pensez-vous vraiment que quelqu'un qui viens d'enfreindre la loi aille le crier sur tous les toits ? Et confier cela à son tavernier ? Que voilà utile commérage ! Si votre honneur a le temps, nous l'emmènerons volontiers en ville rencontrer les sujets de Sa Grandeur Gueldnard, ils auront tous leurs avis, leurs commentaires, et plein d'autres informations très utiles pour rendre une bonne justice. »

*Le Malemort se demandait en effet ce que la Carsenac faisait la dedans.*

-« Soulignons à la cour que le témoignage de la Carsenac relève d'avantage du ouïe dire, et qu'il est absolument irrecevable. Le sceau utilisé pour signer son témoignage ne suffit pas à faire la pertinence, ou a donner du crédit à son contenu ; tout juste permet-il d'en prouver l'authenticité. »

*Une fois qu'il eu fini les véritables affaires menés à son encontre, le reste n'était que du remplissage, pour justifier un manque flagrant de constructivité. Plutôt blasé de devoir répondre de vieille querelle de politicien devant la justice, il reprit :*

-« Pour la question d'entrave à la justice, ou le procès d'Argawaen, nous doutons franchement de leur pertinence dans ce procès. Nous pensons plutôt que devant le manque flagrant de preuves crédibles, le procureur a opté pour la quantité plutôt que la qualité. Pire encore, elle use d'un artifice reconnu consistant à nous faire passer pour ce que nous ne sommes nullement : un méchant. Nous demandons pardons à la cour, mais nous n'avons pas la chance, contrairement à certain, de disposer des talents d'Hercules, ni de l'ingéniosité d'Ulysse. Il n'est pas en notre mesure de capturer des individus dans les 24 heures, d'avoir connaissance sur l'instant de toutes les preuves relevant des dossiers, ou encore de réunir tous les témoins. Avant d'avoir pu trouver Aymeric, celui ci s'était déjà vu prendre une sévère raclée par l'armée du Sieur Carmody sous l'Ordre de la Comtesse Sindanarie Carsenac. En toute honnêteté, pensez-vous qu'un lieutenant de la COLM puisse ainsi corriger un individu en désobéissant volontairement à un ordre de son supérieur suprême : le Comte ? Je ne pense pas. Tout porte à croire que l'ordre de poutrer avait été donné par la Comtesse en personne. Or comme il est dit dans le coutumier : »

Code:
Article II.1.1 : Il décide de la pertinence d'une procédure. Nul ne peut l'obliger à ouvrir un procès quel qu'il soit, hormis le comte.
La Justice Accélérée le décharge d'une partie de ses dossiers, ce qui est le cas des dossiers de la Sainte Inquisition. Toutefois, plusieurs affaires ne dépendent pas de cette dernière. Le procureur décide en son âme et conscience que tels faits, actes ou paroles méritent une mise en accusation.


-« Il n'appartient qu'au procureur de juger de la pertinence d'une procédure. Nous n'avons aucune compassion pour les voleurs, et si nous avons archivé le dossier c'est bel et bien parce que justice avait été faite par la comtesse en personne. Inutile de pousser d'avantage le dossier et de faire perdre aux deux partis le temps. Hormis afin de décrocher une condamnation politique et d'obtenir pour Limoges, l'incapacité d'Aymeric au profit de quelqu'un d'autre... La Comtesse nous a offert sa confiance, nous avons archivé le dossier, le débat n'est pas ouvert. C'était notre droit de procureur. Y voir des fins pécunieres est pure fantaisie. »

*Alors qu'il finissait sa défense, il dit d'un ton plus serein :*

-« En ce qui concerne notre cousin Argawaen, nous avons déjà admis notre faute, et été puni pour cela en perdant notre place de Procureur. Devant les sommations de la Comtesse, qui exigeait absolument aux résultats, nous avons accusé sans prendre soin de vérifier si un procès fut déjà lancé. Une erreur que nous avons payé, et que nous admettons comme juste. »

*Sur ce procès, il s'était chié, et en toute naïveté, il fallait admettre qu'il avait réellement oublier le procès de son cousin. Fier de lancer ce qu'il pensait être un procès, il en paya cher le prix.*

-«Bon nombre de ces accusations ont déjà été abordé au conseil sans que jamais personne n'y voit le besoin de porter cela devant la justice. Revoir ainsi utilisé en argument des discussions déjà résolu au conseil ne fait que montrer la faiblesse de l'accusation, qui remplie son acte avec le derniers potins, ou dernières remontrances, tentant vainement de prouver une faiblesse morale, sans jamais avoir preuves probantes, et accablante. Un procès construit sur du vent, dont le procureur admet à plusieurs reprises la défaillance... Une fois encore, tout prouve que ce procès est parti de vagues rumeurs lancées par des personnes sujettes à caution. Sans aucune preuve ! Tout cela n'a été que nous nuire, non seulement dans notre carrière politique, mais également comme noble, et comme fils d'une femme qui se présente pour être Reyne de France. Au finale, nous ignorons finalement contre qui est le complot ? Nous ou notre mère ? Mais les faits ne sont que du vent. Ils ne reposent sur rien si ce n'est la volonté ferme de nuire ou de salire. »

*Une fois qu'il eu finit, il fit choir son céans sur le banc des accusés, bien moins confortable que les sièges de la cour. Une injustice flagrante à son égard. Tout juste était-il prêt à exiger prestement un dais pour éviter les crampes !*
[color=black]L'accusation a appelé Aldraien à la barre[/color] a écrit:
*La brune se releva avec grâce, après avoir laissé planer le silence un certain temps et appela le premier témoin. *


- Est appelée à la barre Aldraien Carsenac qui répondra aux questions posées par la cour.


* A l'annonce du nom d ' Aldraien Carsenac , un murmure se leva dans la foule.
Les gens s'agitais et on compris pourquoi en tendant l'oreille. Au fond de la salle , des insultes fuserent *

- raclure, catin Carsenac !!!

- Crève charogne


*Un vieux reflexe, un abricot bien mûr et déjà les doigts empressés, s'emparaient du fruit salvateur pour dégommer l'odieux qui glapissait comme un lapin en rut.*

- Ta g**** morue.
Si tu veux pas qu'ce procès s'passe à huis clos tu la boucles et fissa. Sinon j'te colle 5 jours au trou sans passer par la case procès t'as pigé ?


*Reprenant d'une voix légère : *

- Bien, que le témoin s'avance.


* Au moment ou l'homme allais lancer un nouveau juron un fruit l'empecha de le terminer *

- Sal.... *splashhhh*


* il y a pas a dire cette coquine de procureur sait bien visé . La garde evacua l'oiseau de mauvais augure l'empechant de reagir *


**Le fameux procès d"Arnaut avait donc commencé. Depuis le début du mandat que ça trainait, l'affaire avait finalement été lancée alors que Seleina venait tout juste de reprendre le poste de procureur depuis trop longtemps laissé à l'abandon. Au moment où le sujet avait été évoqué, la Carsenac avait été mise au courant d'un certain épisode concernant Aymeric et Arnaut. Par devoir, elle en avait informé le Comte, bien consciente néanmoins des conséquences que pouvait entrainer cet aveu. Il lui avait demandé un témoignage écrit, elle l'avait rédigé. Elle penserait que ça suffirait, mais s'était tout de même rendue jusqu'au lieu du procès pour pouvoir y assister. On ne lui avait pas parlé de comparution durant le dit procès.

Dans la salle d'audience, elle était restée au fond, s'appuyant contre le mur afin d'assister à la scène mais en restant discrète et proche de la sortie, au cas où. Et le procès avait débuté, comme tous les procès auxquels elle avait pu assister, par l'exposition de l'acte d'accusation et des preuves apportées au dossier pour appuyer celui-ci.
Et la plaidoirie d'Arnaut, qui bien sûr faisait passer tous les témoins pour des fous, naïfs, à côté de leurs chausses. Bref, il se comportait en politicien, rien de bien étonnant et il fallait s'y attendre. Il contournait chacun des éléments portés contre lui avec une facilité déconcertante, et des arguments surprenants. Mais bon, elle n'était pas là pour juger, il y avait un juge et une procureur pour tout ce qui relevait de la justice. **

-Est appelée à la barre Aldraien Carsenac qui répondra aux questions posées par la cour.

**Hein ? Késako ? Comment cela elle était appelée à la barre ? M'enfin, pourquoi, elle n'avait rien à dire, qu'est-ce qu'elle pourrait bien apporter de plus que ce qu'elle n'avait déjà fait pour cette affaire. Stupéfaite, elle regardait la Procureur, se demandant si elle ne s'était pas simplement trompée de témoins. Juste avant que des insultes non loin d'elle n'attire son attention. Haussement de sourcil en règles, elle regarde l'homme qu'elle ne connait même pas. Encore un perturbateur qui n'a rien d'autre à faire que de baver pour se croire intéressant.
Allez, on ne lève pas les yeux au ciel, on fait un effort et on ignore, de toute façon la Proc' s'est déjà occupée de tout. Elle s'avance donc, puisqu'on lui demande, et salue Seleina d'une légère inclinaison de la tête. **

- Que puis-je faire pour vous ? Je ne suis pas sûre de pouvoir vous aider plus que je ne l'ai déjà fait, mais je peux toujours essayer.



*Se tournant vers la capitaine Licorneuse, notre brune la regarda, aimable et argumenta :*

- Si fait vous pouvez nous être d'une grande utilité. Veuillez lever la main droite et jurer sur le livre des vertus que tout ce que vous pourrez dire sera parole de vérité.

*Claquant, des doigts _elle avait toujours rêvé de faire ça_ elle laissa s'avançer deux moines munis d'un très ancien exemplaire du livre sacré et laissa la jeune femme s'exécuter devant tous, attaquant l'interrogatoire. *


- Bien , veuillez décliner votre identité à l'instar de l'accusé et nous résumer en quelques mots, vos états de service je vous prie.

Et la première de mes questions sera : peut-on dire de vous que vous soyez personne crédule, Aldraien Carsenac ?


*Port altier, déjà la contre attaque prenait forme dans l'esprit alambiqué de la brune. Il ne serait pas dit que justice ne triompherait pas.*



**Bon et bien puisqu'on lui disait qu'elle pouvait se rendre utile, il n'y avait donc pas de raison qu'elle puisse décliner la chose, de toute façon puisqu'elle était là, autant qu'elle serve à quelque chose. Elle écouta attentivement la Proc' puis observa les moines venant lui apporter le Livre des Vertus. Devait-elle dire qu'elle était bien entendu d'accord pour jurer sur ce Livre ô combien sacré mais qu'elle n'était pas franchement sûre que le Très-Haut l'entende ? Bon après tout, ça n'avait pas bien grande importance.
Pour le moment il fallait jurer. Non, pas vulgairement, m'enfin ! Juste la toucher et se lancer. Ce qu'elle fit d'ailleurs immédiatement, la main droite levée, la main gauche sur le gros livre pour bien montrer qu'elle prenait à coeur ce qu'elle faisait, puis petite prise de parole. **

- Je jure que tout ce que je vais dire ne sera que vérité, avec le Très-Haut pour témoin ainsi que tous ses prophètes et tous ceux présents aujourd'hui, pour que lumière soit faite sur cette malheureuse affaire qui nous empêche de tirer un trait sur le passé.

**Ca c'était fait. La suite maintenant, elle lâcha le Livre, reprit son autre main, et commença à répondre aux quelques questions venues de la Proc'. **

-Je suis Aldraien Sybell Carsenac, Dame de Chamaret, Capitaine de la Compagnie d'Ordonnance et Vice-chancelière du Limousin & de la Marche, Ecuyère de l'Ordre Royal de la Licorne. Je suis également ambassadrice auprès du Berry, du Lyonnais-Dauphiné, du Périgord Angoumois et du Maine; tutrice de notre regrettée Ratou auprès de la Guyenne et de Jehan-Raphael auprès du Rouergue; et soldat depuis bien longtemps à présent.

**Elle n'aimait pas étaler tout ça ainsi, comme si on était au marché, mais en l'occurrence, elle n'avait pas vraiment le choix. La dernière question du moment : **

- Je ne pense pas que l'on puisse dire cela. A mon humble avis, j'ai la tête plutôt sur les épaules, et je ne suis pas tant naïve que ce semble penser le Vicomte de Crozenc. Mon attachement au Limousin et à la Marche n'est plus à prouver, et qu'il y ait marqué sur un panneau de taverne que je puisse être tavernière -ceci n'étant bien sûr qu'une façon de remplir le vide laissé par un nom- n'y changera rien. Tous les témoignages proviennent de ce que l'on a pu entendre, et si cela ne suffisait plus, et bien nous ne ferions plus grand-chose.
Ma confiance se mérite, et en cela, Aymeric a su surpasser bien des personnes. Je fais donc confiance à ce qu'il a pu me dire, ne vous en déplaise. Je ne cherche absolument pas à nuire ni à salir, simplement à ce que lumière soit enfin faite, que nous puissions repartir sur de bonnes bases.



*La brune procureure écouta le témoin répondre avec sérénité et conviction, surenchérit à sa remarque sur le statut de tavernier : *



- De toutes les façon, être tavernière n'est pas synonyme de catin... Ni de personne de peu de foi ou de vertu. J'ai moi même occupé ce poste avec un grand plaisir, et sieur Zeinar, notre juge officie à la porcelaine sans qu'un quelconque manque à la pudeur n'ait jamais pu lui être reproché. Amusant cette façon de mettre une étiquette sur les choses et les gens...

*La proc lança un léger regard en biais au fils Malemort pour reprendre :*


- Certains esprits malins le font systématiquement dès que l'on ne porte pas une particule, hélas.

Mais enfin, revenons à nos moutons...

Je vous prierai maintenant de relater les circonstances de l'aveu d'Aymeric en taverne. Etiez-vous en pleine possession de vos moyens ?

Puis aussi fidèlement que possible, rapportez nous ici ses propos.



**Elle en avait de bonne, la Proc' ! Elle la savait pleine d'humour, mais ne se doutait pas que ça irait jusque là. Comment voulait elle qu'elle se souvienne d'une discussion qui avait eu lieu près d'un mois auparavant ? Elle avait de la mémoire, certes, mais peut être pas à ce point. Enfin, il allait bien falloir qu'elle tente de se souvenir un peu mieux que ce qui était le cas pour le moment, car elle se devait de fournir un témoignage aussi précis que possible à la Procureur. La remarque sur les esprits malins l'aurait presque fait sourire, si elle n'avait pas été dans un tribunal, à la barre, à songer quoi dire. Peut-être même qu'elle aurait rebondi dessus pour en rajouter encore un peu, mais elle n'avait pas le temps là. **

- J'étais effectivement en pleine possession de mes moyens lors de la discussion que j'ai pu avoir avec Aymeric à propos d'Arnaut. Néanmoins il va m'être difficile de relater avec exactitude ce qu'il s'est passé ce jour là puisque ça commence à dater tout de même. Mais je me souviens des grandes lignes en tout cas.

**Léger silence, le temps de bien remettre en ordre ses idées, et elle reprend sans hésiter. **

- Je discutais avec Aymeric de la possibilité pour lui de se trouver quelque chose à faire dans le Comté et éviter ainsi de trop s'ennuyer. Puisqu'il voudrait rester sur le droit chemin, je me suis dit qu'il pourrait trouver un domaine lui correspondant et pour lequel il pourrait s'investir.
Aymeric en est donc venu à parler du Conseil Comtal, et du fait qu'il ne pourrait jamais se mettre sous les Ordres d'un Conseil d'incompétents. Et pour appuyer ses dires, il a cité le cas Arnaut, et le fait que celui ci soit, je cite, un "Procureur corrompu". Je lui ai donc demandé des explications, et c'est à ce moment qu'il m'a confié qu'Arnaut avait accepté de faire disparaitre son dossier contre quelques avantages, financiers notamment, mais je ne connais pas le montant exact.

Voilà...C'est tout ce que je sais, pas grand chose je l'accorde, mais je fais bien plus confiance à la parole d'Aymeric qu'à celle que pourrait avoir Arnaut, pour avoir moi-même pu me rendre compte de son comportement lors de ses passages en taverne, alors qu'il était encore Procureur. Celui-ci s'amusait à échanger des immunités contre de quoi assouvir sa soif. Alors peut-être faisait il cela simplement pour s'amuser ou faire rire la galerie, mais lorsque l'on est Conseiller Comtal, a fortiori Procureur et assigné à la Justice de son Comté, on ne s'amuse pas à montrer pareil exemple.
C'est tout ce que j'avais à dire.


*Hochant la tête, Seleina reprit d'une voix presque tendre : *

- Merci Aldraien pour ce témoignage sans équivoque et qui nous éclaire grandement. Une dernière question avant de vous libérer...


Vous seriez donc d'accord pour dire qu'Arnaut de Malemort, en agissant de la sorte dans un lieu public, a porté préjudice à l'image du comté et de la justice dont ce dernier est le garant ?



*Une petite toux pour rappeler à la rouquine que c'était à elle de parler.*



- De rien.

**Oui, vraiment de rien. Car en réalité, elle n'avait fait qu'exposer des faits. Des choses qu'on lui avait dite et qu'elle avait cru. Peut-être à tort, mais c'était ainsi. Elle apprendrait plus tard qu'elle n'aurait pas dû faire confiance aux on-dit. Qu'elle n'aurait pas dû faire confiance tout court. Mais là n'était pas la question. Pour le moment il y en avait une autre qui venait d'être posée, et qui la fit réfléchir un bon petit moment. Jusqu'à ce que le toussotement de Seleina la fasse revenir au moment présent en fait. Pensait elle cela ? Une vaste question...Pourtant elle répondrait, avec honneté, toujours. **

- Je pense surtout qu'il a porté préjudice à sa propre image, voyez vous. Il porte pourtant le nom d'une famille prestigieuse, que je respecte pour son investissement envers la Couronne, et envers le Limousin & la Marche. Après tout je travaille avec sa soeur, Elisa de Lahaye Malemort, et nous sommes amies. Mais je ne retrouve pas cette grandeur et droiture d'âme dans le comportement du jeune Arnaut.
Est-ce simplement les ravages que peuvent faire la jeunesse sur le comportement, je n'en sais rien.

Mais je pense que le Comté aurait dû prendre des mesures bien plus tôt, en voyant l'inactivité dont celui-ci faisait preuve à son poste. Procureur est un travail très important, et qui doit être fait avec réactivité et honneté, ce qui n'a visiblement pas été le cas ici.
Le peuple n'est pas niais, il aura bien remarqué que l'homme qui doit répondre de ses actes devant la justice aujourd'hui n'agissait pas au nom du Comté, mais bien en son nom propre, et pour son propre intérêt personnel.

**C'est ce qu'elle pensait oui. Et c'était bien dommage, car elle était certaine que le jeune Arnaut était intelligent, et que s'il avait employé ses talents à faire autre chose que servir sa petite personne, le Limousin & la Marche aurait pu en ressortir grandi. Mais puisqu'il en avait été ainsi, il fallait à présent qu'il réponde de ses actes devant tous, et devant le Comté qu'il n'avait pas servi comme il se devait.**

* la brune répondit : *

- Non en effet, il n'agissait pas au nom du Comté, mais bien en son nom propre, et pour son propre intérêt personnel...


*Reprenant mot pour mot les paroles de la Capitaine, la procureur ajouta : *

- En faisant cela, il a bien bafoué le codex limousin qui stipule, je le rappelle encore une fois que "le Conseiller a le devoir d'agir pour le bien du Comté et non pour son bien propre."

On nous parle bien ici de devoir...

Bien, vous pouvez regagner votre place Capitaine...
[color=black]L'accusation a appelé Wolfloner à la barre[/color] a écrit:
*Se tournant vers l'assistance, la procureur chercha du regard celui qu'elle allait appeler à la barre.*

- "Je demande à Sieur Wolf Loner de s'avancer, de décliner son identité tout comme l'a fait dame Aldraien avant lui, de jurer sur le livre des vertus que de sa bouche sortira la vérité et de répondre aux questions que la cour voudra bien lui poser."



*Et bien pas trop le choix, un jugement de ce type en pleine place publique voici quelque chose qui sort de l'ordinnaire et qui a tout pour lui plaire.

A la demande de la procureur, le soldat, plusieurs fois capitaine et maintenant lieutenant de la COLM avance, d'un pas tranquil, essayant de faire le moins de cliquetti possible avec son armure : *

- "Wolf Loner de Gaillimh, seigneur de Reterre, Lieutenant de la COLM et membre de l'actuel Conseil Comtal. "

*Le greffier lui presente le livre des vertues. Il pose la main dessus et leve la seconde. *

-"Je jure de dire toute la veriter, rien que la veriter, qu'Aristote et Christo en soit mes temoins. "

*Puis rabaissant sa main, il attendit dresser que le Procureur lui pose ses questions.*

*La brune embraya sur la première question. *

- "Bien, à l'époque des faits, le jeune Arnaut de Malemort était procureur. Vous aviez déposé deux plaintes concernant deux brigandages commis sur des soldats de la COLM qui incriminaient un type du nom d'Aymeric. Qu'est il advenu de ces plaintes ?"

*Embrayage rapide, une vrai deux chevaux qu'est ce procureur. *

- "J'ai effectivement déposé deux plaintes concernant l'attaque de patrouille de la COLM. Par ordre chronologique décroissant il y eut :

[19-06-1459] TAOP brg - Attq sur patrouille - Emelinne/COLM

Dont le dossier est presque rester 1 mois sans que le procureur du moment, c'est à dire Arnaut de Malemort ici présent, ne prenne la peine de répondre à sa plaidoirie, bien que l'accusé avait avoué et que j'eusse témoigner.
Le deuxième dépot de plainte fut :

[03-05-1459]TAOP-Brigandage Aymeric/Erestor29 limoges

Qui n'a jamais vu à l'époque une mise en accusation et dont le dossier s'est retrouver miraculeusement archiver sans même qu'un non lieu ou un sans suite fut prononcé par le procureur Arnaut de Malemort.

Je n'eut malheureusement pas le temps de déposé une troisième plainte, celle-ci concernant encore le sieur Aymeric qui dans son insaciable folie avait, après avoir attaqué le seigneur de Xenon en date du 07-06-1459, brandit son épée contre les soldats de l'armée "Bombarde & Chataigne" lors d'un contrôle d'identitée."



*On passe la seconde fissa, l'attention du témoin est à son comble : *

- "Fort bien... Et donc concernant cette plainte à l'encontre d'Aymeric, avez-vous bien reçu le courrier présenté dans l'acte d'accusation et que je vous lis ici :

Expéditeur : Arnaut_de_malemort d'Arduilet
Date d'envoi : 08/07/(2011) 1459
Titre : Retirer ta plainte
Seleina et Zeinar ont relancé la plainte contre Aymeric. J'espère bien qu'après ce qui s'est passé, à savoir son poutrage, tu iras retirer ta plainte.

C'est au château de Limoges, ici :
bla bla bla bla bla bla....



Arnaut a-t-il fait pression sur les soldats, victimes de ces actes ? Ils ont refusé de venir témoigner. A-t-il tenté de faire pression sur vous, faisant obstruction à la justice alors même qu'il venait d'être destitué du poste de procureur ? Qu'en est-il ? "


*Il regarda le feuillet de la correspondance et dit : *

- "Je ne peux nié avoir reçu ce courrier en effet me demandant de retirer la plainte, chose impossible car la plainte fut faite pour une Institution Limousine et non pas à mon nom propre. Chose que j'ai répondu à l'accusé ici présent par retour de courrier.

Mise à part cette lettre, je n'ai subit aucune autre forme de pression ou du moins pas directement lié à cette affaire.
En ce qui concerne les soldats, je ne peux vous le dire à leur place, mais néanmoins, je peux dire qu'un soldat en mission demandant que l'on porte plainte pour une attaque, qui notice cette attaque dans ses fiches de patrouille et de présence quotidienne et qui lorsque on lui demande de venir témoigner ne se rappel plus de rien alors qu'il à le pouvoir de consulter les registres et ses notes, il ne put y avoir que des pressions exercées ou un manque complet de professionnalisme."


*Dernières questions, décisive de la procure :*


- "Pensez-vous que les états de service de ces soldats puissent laisser imaginer que ce refus puisse être lié à un manque de professionnalisme ?


Et vous-même auriez subi d'autres pressions comme le laissent suggérer vos propos ?"


*Une procureur qui semble vouloir lui faire dire une chose qu'il ne peut pas certifier en ce qui concerne des pressions éxercées, car étant formulée en privée et donc ne pouvant être considérée comme recevable ainsi que tournée d'une manière grotesque sur le thème de la drôlerie.
Wolf préfère taire ceci et de toute façon son honneur lui aurait jamais permit de flancher devant toutes sortes de pression quite à ce qu'il préfère être roturier plutot que de ceder sous la menace d'avoir été balancer à l'hérauldrie pour un problème de phénix. Il avait d'ailleur prit les devant en s'étant présenter en salle du trône devant la comtesse Sindanarie Carsenac sachant pertinement qu'il sérait destitué à ce moment. *

- "Non, m'dame le procureur, je ne pense pas que se soit un manque de professionnalisme, le sergent Erestor est notre meilleur éléments de la Garnison de Rochechouart et est toujours le premier à ce porter volontaire, mais de plus est, il obéis toujours aux ordres et ce jusqu'à preuve du contraire.

En ce qui concerne des pressions exercées à mon l'en contre, je me répète aucune pression concernant cette affaire me furent portés."

[color=black]Réquisitoire de l'accusation[/color] a écrit:
[quelques jours plus tard]

*Reprenant une partie du plaidoyer du prévenu, la jeune femme argumenta d'une voix assurée :*

- "Il existe bien d'autres motifs que ceux nourris par le pêché d'envie relatif aux biens d'autrui.

Le désoeuvrement, un esprit malin, l'idée même d'avoir un ascendant sur plus petit que soi, de le posséder par le chantage peut en être le noyau. Le mépris que vous avez des petites gens peut être un facteur déterminant dans ce genre de pratiques.

Vous vous croyez au dessus des lois, estimez sans doute que tout cela ne vous concerne pas, que vous êtes bien au delà de ce genre de considérations.

Votre parole ne vaut pas davantage que celle d'Aldraien Carsenac ou que celle de Wolf Loner qui ne déméritent certainement pas et servent fidèlement et avec honneur cette province à laquelle nous appartenons tous.

Votre dédain n'a d'égal que votre facilité à fustiger tous ceux qui vous entourent et ne font pas vos quatre volontés, osent s'opposer et dénoncer vos malversations.

Vous êtes coupable, Arnaut de Malemort, d'avoir manqué à votre rang, à vos fonctions, de les avoir négligées, de n'avoir pas servi le comté comme il se devait. D'avoir pris des chemins détournés.

Cependant, il ne sera pas dit que la justice limousine s'acharnera à vous nuire, comme vous avez su le faire en la molestant à maintes reprises...

Non, cela ne sera pas.

Moi, Seleina Romans, vais donc vous laisser le choix. Le choix entre renier ces erreurs et mentir, encore et toujours.. Le choix de vous défausser encore...

Ou celui d'oser humblement reconnaître que vous avez été aveuglé par le pouvoir, pouvoir qui corrompt les âmes jeunes et influençables comme l'est sans doute encore la votre...

Arnaut, nous allons vous tendre la main... Expiez et reconnaissez votre erreur, je demanderai à la cour de réviser le motif du jugement, de le requalifier en trouble à l'ordre public.

Reconnaissez vos manquements, faites amende honorable et servez le petit peuple que vous méprisez avec tant de fougue...

Oui, Arnaut de Malemort, afin d'abjurer vos erreurs passées, vous vous mettrez au service des nécessiteux, ce, en aiguisant gracieusement 15 haches sans aucune contrepartie pécuniaire pour la ville de Limoges, oeuvrant ainsi pour le bien commun.

Alors nous verrons votre grandeur d'âme et votre capacité à reconnaître que vous avez pêché en pensée, par action ou par omission...


Dans le cas contraire, je me verrai obligée de maintenir le chef d'accusation et de vous punir en demandant que l'on vous fasse mettre en prison pendant trois longs jours, dans l'obscurité et l'insalubrité des geôles Limougeaudes.


Repentez-vous et choisissez la lumière ou asservissez-vous dans l'ombre et la bassesse.

Soyez bref, notre juge s'impatiente. "
[color=black]La défense a appelé Aymeric à la barre[/color] a écrit:
*Las, le Malemort prit le vélin, le déroula et en fit la lecture d'un ton désintéressé au début, puis réellement plaisant à la fin :*

Moi, Aymeric de Wroclaw, témoin de la défense dans le procès opposant le Vicomte Arnaut de Malemort au Comté -ou ce qu'il en reste- du Limousin,

Au Vicomte Arnaut de Malemort, injustement accusé,
Au tribunal de Limoges, s'il n'a pas encore été détruis,
A la Procure et au Juge, s'ils ne sont pas encore morts,

Salutations salées.

Je vous écris ce jour pour apporter mon témoignage écrit, ma pièce à cet édifice branlant qu'est ce procès inique. Bien sûr, j'ai prêté serment sur le Livre des Vertus que je n'écrirai que la vérité.

La Capitaine Aldraien Sybell Carsenac a rapporté des propos que j'aurais tenu, et que vous prenez pour vrais. Permettez que j'explicite la situation, une lettre trop brève étant à mes yeux une impolitesse.

Je lui ai effectivement dit avoir corrompu le procureur lors d'une soirée où nous étions seuls dans mon établissement où la bière est de bonne qualité, quoi qu'en disent les mauvaises langues. Ça, je ne le nie pas.

Mais j'ai menti. D'ailleurs, comment avez-vous pu croire que j'ai dit la vérité ? Car vous avez réellement cru -ou fait comme si parce que ça vous arrange ; c'est difficile d'accuser quelqu'un avec des preuves aussi faibles que les vôtres- que j'aurais avoué un délit de corruption à une des personnes les plus intègre du Limousin ? Vous me pensez assez bête pour ne pas savoir qu'elle aurait été tout raconté, malgré toute l'affection et la confiance que je lui porte ? Vous pensez que j'aurais avoué être coupable de corruption envers un haut fonctionnaire, que j'aurais fait cela en sachant que forcément, si Arnaut est accusé de corruption, vous alliez ressortir mon affaire, voir même m'accuser de corruption ?

Voici la vérité : Arnaut de Malemort est l'une des personnes les plus réfléchies que je connaisse en Limousin. Loin d'être comme tous ces grattes-papiers et autres têtes gonflées par le pouvoir qui appliquent la loi et les procédures comme des bigots, il a décidé de classer mon affaire parce que son sens moral lui a fait voir que j'ai été assez puni -pour mes supposés crimes, même pas formellement accusé.

J'en profite pour signaler quelque chose de très très amusant : Wolf Loner dit dans son témoignage que j'ai levé l'épée contre l'armée "Bombardes et Châtaignes" comme si je les avais agressé ; mais c'est normal de se défendre lorsqu'une armée a eu pour ordre de nous mettre hors d'état "de nuire". Et je ne suis pas encore assez fou pour attaquer une troupe de soldats -oh pardon, ce n'était même pas des soldats, mais des hommes du Saint Sépulcre qui sont repartis depuis, et on voit comment se débrouille le Limousin sans aide : à quand l'annexion de ces terres par les voisins ? Ils pourront y faire pousser des légumes.

Pour en revenir à la vérité, donc, Aldraien voulait savoir pourquoi je n'étais pas en procès. Sur le ton de la plaisanterie -enfin je croyais, mais je devais avoir trop bu ce jour là-, je lui ai donc rétorquer que j'avais soudoyé le procureur. Le seul reproche qu'on puisse lui faire, c'est de prendre mes divagations pour argent content. D'un autre côté, ça lui apprendra à aller répéter mes propos sans même se demander si c'est vrai.

Pour conclure ce témoignage, je dirais donc que Arnaut de Malemort a agi en écoutant sa morale, chose que tout aristotélicien devrait faire, plutôt que son intérêt personnel, à savoir appliquer aveuglément la procédure et ne pas avoir d'ennuis.

Fait en Breizh, à Gwened,
Et pour que nul ne conteste mon témoignage, j'y appose l'empreinte de mon doigt enduit de beurre salé 100% origine bretonne
[color=black]Dernière plaidoirie de la défense[/color] a écrit:
Le témoignage d'Aymeric est accablant votre honneur. Nous vous avions pourtant mis en garde, les récits issus des tavernes ne sont jamais fiables. Les vérités qu'on trouve dans le vin redeviennent mensonge dans l'eau claire. Si Aldraien était en pleine possession de ses moyens, ce n'était visiblement pas le cas d'Aymeric. Des histoires racontés par un homme qui a abusé du vin, et a qui on accorde bien trop de crédit. Tout ça ne sont que des fabulations répétées, déformées et amplifiées. Si les histoires d'Aymeric profitait à son charme, les témoignages d'Aldraien n'est là que pour salir ! Pas étonnant à vrai dire, à une semaine des élections royales, alors que notre mère est candidate !

Mais il n'y a pas que ça. Depuis quand Aldraien Carsenac est-elle une personnalité notable du limousin ? Depuis quand a-t-elle seulement pris part à la vie publique ? Sûrement depuis les élections de juillet puisque jusque là, son nom n'est mentionné qu'à de très rare reprise dans des documents d'importance mineure. Notre mise à pieds de procureur s'est faite en juin. Nous nous questionnons donc réellement sur l'intelligence des propos d'Aldraien, qui se permet de préjuger de notre honnêteté, ou encore de notre réactivité, alors qu'elle ne connaît rien de nous, et qu'elle n'a pas assisté à notre mandat de procureur. Si elle se permet de porter un jugement aussi sec sur notre personne, un inconnu pour elle, alors son manque de lucidité est navrant ; et la voir venir raconter au tribunal des ragots de taverne n'est plus surprenant.

Quant au témoignage de Wolfloner, je ne saisis guère son utilité. Les dossiers ont été introduits par ma prédécesseur au poste, qui n'était autre que Seleina De Varetz en personne. Elle avait demandé à Wolfloner de fournir des pièces, et quelque temps plus tard, lorsque nous avons repris le dossier, nous attendions toujours que celui-ci les fournisse. Après plusieurs rappels rien n'est venu. Il nous est malheureusement difficile de lancer les procès sans les dépositions des victimes. Mais heureusement ! Solution nous est apportée par le procureur : nous avons également fait pression sur les soldats. Ouf ! Les inepties s'enchaînent, et les suppositions iniques avec... Devant le manque de preuve, nous devenons le responsable de l'incompétence des témoins, et de leur manque de rigueur. C'est ridicule, et cette démonstration ne prouve que la faiblesse de l'accusation et son manque flagrant d'éléments probants.

Devant le silence répété de Wolfloner, l'affaire n'a pas avancé. Pas besoin de se faire payer pour faire ajourner un acte d'accusation qui manque de preuve. Ce n'est que lorsque nous avons appris la rouste monumentale d'Aymeric par l'armée, alors que Wolfloner en était le capitaine, que nous lui avons demandé de clôturer l'affaire dignement en renonçant lui-même au poursuite qu'il avait entamé. L'ordre de poutrage émanant de la Comtesse Sindanarie, source de justice durant son mandat, il n'était plus nécessaire de mettre en procès le pauvre bougre, et de doubler sa peine. Notre décision était prise, et c'était notre droit de procureur de ne pas mettre l'affaire en procès. Les lois de l'honneur nous pousse à croire qu'entre homme de bonne éducation, le duel est toujours préférable que la justice pour réparer un affront. Les procès politiques ne sont jamais source de satisfaction, pire encore, ils ne provoquent que haine et souffrance. votre honneur, posez vous la question ainsi : si vous êtes insulté, que vous provoquez en duel votre offenseur, et que vous lui mettiez une raclée, vous parait-il juste et honorable de poursuivre la réparation jusqu'au procès et d'exiger une peine supplémentaire en sus de ce qui lui a déjà été infligé ?

*Petite pause. Reprise de ses esprits. Puis redémarre :*

Nous ne nous croyons pas au dessus des lois, et nous ne nous permettons certainement pas de formuler des déclames niaises, d'en appeler à un désoeuvrement de l'esprit, ou d'autre faribole imaginaire. Enfin c'est un procédé classique en justice. Ceux qui veulent me croire fou disent que je le suis. Heureusement leur avis demeure ce qu'il est : partial, et terriblement incomplet.

Alors que dire d'un procès où le procureur change de témoin en plein cours de l'affaire ? Alors qu'elle avait annoncé de prime abord Messire Wolfloner et Batouk, ce dernier fut finalement, in extremis, changé en faveur de Dame Aldraien. Les témoignages se succèdent sans jamais apporter de preuve probante, à part quelque histoire d'un homme ivre rapporté, et des suppositions d'un homme...

Que dire de Dame Aldraien, qui se permet de juger notre personne sans nous connaître, de nous traiter de malhonnête sans nous avoir jamais rencontré ? Que dire d'elle encore alors qu'elle se permet de rapporter les propos d'un homme qui a abusé de la boisson, et de les placer en source de vérité ?

Que dire de Wolfloner qui, après avoir ignoré la justice, a préféré la rendre lui-même, sans avoir la décence de l'assumer ? Et de s'acharner sur le sort de son ennemie ?

Que dire enfin de ce procureur qui se permet de conclure sa plaidoirie en nous prétendant fou, arrogant, qui enchaine les injures, et présente une image digne du Sans nom en personne ? Nous le savons tous, la violence est le dernier refuge de l'incompétence. La cruauté dont fait preuve Seleina en est la marque même.

Nous sommes issus de noble lignage, mais nous ne sommes pas infaillible. Certes parfois un peu borné, comme tous les garçons de notre âge, mais nous ne tolérons pas cette méchanceté à notre égard. Toute malveillance a sa source dans la faiblesse. Je ne le vois que comme le signe d'une impuissance, et d'un désespoir. Le procureur en appelle même aux aveux, preuve final de l'insuffisance de son réquisitoire. Nous le jurons une fois de plus, et nous le ferons autant de fois que nécessaire : jamais nous n'avons reçu d'argent d'Aymeric pour archiver un procès ses procès en cours. Ce procès n'est basé que sur du vent.

[Une fois fini, il repris sa place, las de devoir se défendre contre de si manifeste évidence]
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[31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort Empty
MessageSujet: Re: [31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort   [31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort EmptyJeu 29 Déc - 13:45

[color=black]Enoncé du verdict[/color] a écrit:
Le prévenu a été reconnu coupable de haute trahison.

***

*** Le brun n'avait plus qu'à clore ce dossier épineux. L'un des plus difficiles à traiter, mais de ceux qui passionnent aussi. Vivre un procès dépassant le stade de la banalité demeurait une aubaine pour n'importe quel juge.
Malgré tout l'entendement dont il présumait disposer, il n'avait pas été simple pour lui de démêler la bobine de la vérité dans une affaire où le vrai se heurtait systématiquement au faux, où le mensonge revêtait à la perfection son masque de sincérité. En somme, les deux camps se contredisaient presque sur tous les points. Se tortillant un moment sur son siège, ses divines fesses réclamant ardemment qu'il se lève, il s'activa le poignet, terminant la rédaction de quelques notes.
Il avait fallu se retrousser les manches, faire appel au greffier, relire attentivement les minutes du procès de façon à ce qu'aucune réminiscence ne puisse altérer son jugement.

Lorsque tout fut minutieusement décortiqué, que l'intime conviction qui lui envahissait l'esprit trouva consistance, il quitta son siège, levant le bras pour porter les trois coups.
Le verdict allait être prononcé. ***

Moi Zeinar, Juge du Limousin et de la Marche vais me charger d'énoncer le verdict au terme de ce procès pour Haute Trahison.

Accusé, veuillez je vous prie vous lever pour prendre connaissance de ce qui va suivre.

*** Invitation faite par le biais d'un bref regard porté sur le banc des accusés. ***

Cette affaire fut riche en témoignages oraux, confrontations verbales entre accusation et défense.
J'ai parfaitement pris connaissance des documents écrits qu'on m'a présenté, entendu les différents intervenants avec la même attention, et une conclusion s'est imposée naturellement à moi. Je vais tâcher de vous l'expliciter.

L'accusation de corruption lorsqu'elle repose sur la seule bonne foi d'un témoin n'est pour moi pas suffisante à condamner.
Ici, plusieurs documents écrits émanant de personnes n'ayant à priori rien à voir les unes avec autres vont dans le même sens, accusant le Sieur de Malemort de tentative de corruption.

Complot, s'indigne l'accusé. Je soutiens que ces témoignages venant d'horizon différents ne doivent pas être pris à la légère.
L'un d'eux provient d'ailleurs d'Aldraien Carsenac qui n'aurait pas témoigné sous serment si elle n'était pas sûre de ce qu'elle avancait, j'en suis convaincu.

Le plus troublant reste sans conteste le témoignage du sieur Wolfloner de Gaillimh. Cette lettre joue un rôle clé dans cette affaire.

En effet, le courrier écrit de la main même de l'accusé et étayé par le discours du Sieur Wolfloner, tend à nous montrer que l'accusé a mis tous les moyens en oeuvre pour tenter de classer absolument ce dossier sans suite.

Rappelons qu'à l'époque des faits, au moment où le Sieur de Malemort s'appliquait à rédiger cette missive à destination du Capitaine pour l'inciter à retirer sa plainte, Seleina et moi-même étions en fonction au Tribunal.
Ce qui veut dire que l'accusé n'était plus en poste au tribunal, ni comme procureur, ni comme juge. Il n'avait donc aucune légitimité à s'occuper de cette affaire de Justice. Pire, il a enfreint le décret sur les devoirs des conseillers comtaux en interférant dans un dossiers qui ne le concernait plus, tenté d'influencer le Sieur Wolfloner sans y être autorisé, en interférant aux procédures tout en sachant très bien que cela lui était interdit.

En tant que conseiller comtal, l'accusé devait se soumettre à certaines règles qu'il a bafoué, vous en conviendrez tous. Cette faute pourtant avérée, l'accusé la nie encore.

Ce témoignage devient vraiment intéressant lorsqu'il est relié aux dires de notre Capitaine Aldraien Carsenac.

Pourquoi l'accusé cherchait-il à tout prix à classer ce dossier "Aymeric", quitte à se mettre hors la loi ?
La réponse est peu évidente à trouver et la voix de dame Aldraien pèse alors de tout son poids en nous incite à nous poser cette question bien légitime: Si Arnaut de Malemort avait effectivement reçu un pot-de-vin de la part d'un suspect pour classer son dossier sans suite, ce qui est indiqué par la témoin, ne paraitrait-il pas logique qu'il cherche à enrayer la procédure comme il a tenté de le faire au moment où notre procureur reprenait le dossier en main ?
Serait-il si fou de penser que l'accusé ici présent a cherché à faire disparaitre ce dossier pour ne pas que le suspect qu'il a couvert finisse par se retrouver au Tribunal et l'accuse de corruption puisque n'ayant plus rien à perdre ?

J'ai malheureusement envie de répondre que ça semble tout à fait logique.
Sinon, quel intérêt avait-il à agir de la sorte?

Bien sûr, au cours de la dernière plaidoirie un courrier est mystérieusement apparue pour certifier qu' Arnaut de Malemort n'avait jamais proposé un écu au suspect.

Mais là encore, est-ce si illogique d'imaginer que l'auteur de cette missive a voulu se couvrir en apprenant que ses aveux avaient été révélés par Aldraien que la droiture d'esprit a amené ici ?
L'auteur de ce courrier n'avait-il pas intérêt à démentir pour que son cas soit oublié ?
Je vous réponds que si.
Évidemment il savait qu'il n'aurait aucune chance en remettant en cause la sincérité d'Aldraien Carsenac, ce qui l'a poussé à nous affirmer qu'il s'agissait d'une mauvaise blague de sa part.

C'est mon intime conviction. Tout converge en ce sens.

Revenons enfin sur les manquements dont il est tenu responsable dans cette fameuse affaire impliquant Argawaen de Malemort que j'avais moi même jugé, et que notre accusé a trouvé bon de remettre en procès sur le même motif.

Simple négligence ou volonté farouche d'user et d'abuser de ses pouvoirs par désir de basse vengeance ?
Le doute concernant ce point précis est permis. Je n'irai pas jusqu'à affirmer qu'Arnaut de Malemort a commis sciemment cette erreur mais une chose est sûre : c'est une faute très grave qui aurait pu amener à des conséquences autrement plus catastrophiques si la juge de l'époque n'avait pas assuré comme il se devait. Si l'erreur est humaine, celle ci est quand même surprenante lorsqu'on sait que l'accusé était au conseil comtal au moment du premier procès d'Argawaens de Malemort, ce qui implique qu'il ne pouvait pas ne pas être au courant de cette affaire qui avait fait beaucoup parler.

L'accusé nous expose sa situation avantageuse comme argument de défense. A ceci, je répondrai que l'argent n'est de toute façon pas le seul motif pour commettre un méfait. Je ne sais pas précisément quel pourrait-être la motivation du prévenu, entre l'argent ou le simple plaisir de se trouver en position hors la loi.
Dans tous les cas ses écarts de conduite ne servent surement pas sa famille qui n'a rien à voir avec ça.

Le statut, la richesse, la reconnaissance n'assurent malheureusement pas une conduite irréprochable.

Pour conclure...

Arnaut de Malemort, vous avez manqué à vos devoirs de conseiller comtal et enfreint la loi comme je l'ai expliqué précédemment. De plus, la concordance des preuves et témoignages n'amènent à croire que vous vous êtes également rendu coupable de tentative de corruption dans l'exercice de vos fonctions, ce qui est également interdit sur nos terres. Pour ne rien arranger, vous n'avez pas cessé de nier votre culpabilité, n'assumant aucune de vos fautes. Par là, vous avez donc refusé la peine alternative, m'obligeant donc à opter pour la peine classique.

En conséquence de quoi, Arnaut de Malemort, je vous déclare coupable des faits qui vous sont reprochés et vous condamne à une peine de prison de trois jours. J'ose espérer que vous mettrez ce temps à profit et que vous réfléchirez en profondeur à la portée de actes de façon à ne plus vous perdre dans ces dérives indignes de votre nom.

Qu'on emmène le prévenu sur le champ.
Le procès est clos.



Jugement rendu par Zeinar, le 31 Août de l'an de grâce 1459

***

Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 3 jours.

Citation :
[color=black]Information relative à la demande d'appel[/color] a écrit:

Nom du requérant : Arnaut de Malemort
Statut du requérant lors du procès en première instance : Accusé
Nom de l'avocat du requérant : Nicolas de Firenze

Témoins que le requérant souhaiterait appeler à la barre lors de l’audience : Aymeric de Wroclaw

Résumé des motivations de la demande d'appel :

Mesdames et messieurs les procureurs royaux,

Ce procès n'est qu'une vaste fumisterie destinée à nuire à un adversaire politique, et nous entendons le prouver. Cela tient tout d'abord à la minceur, pour ne pas dire l'inexistence des prétendues preuves. Quelles sont-elles ?
- Le témoignage d'Aldraien Carsenac, adversaire politique notoire de mon client, qui ne repose que sur un ragot entendu en taverne. Lequel ragot est d'ailleurs fermement démenti par son auteur, témoignant pour la défense.
- Le témoignage de Wolf Loner de Gaillimh, qui ne contient en somme qu'un seul fait : Arnaut de Malemort lui a écrit pour lui demander de classer les poursuites contre Aymeric de Wroclaw. Passons sur le fait qu'Arnaut n'était pas procureur au moment des faits, alors qu'on l'accuse justement d'avoir abusé de cette charge ; passons également sur le fait qu'il est monnaie courante, dans bien des provinces, d'interrompre les poursuites à l'encontre d'un prévenu lorsque celui-ci est abattu ; mais pouvons-nous décemment faire semblant d'ignorer que la lettre est écrite sur un ton tout sauf menaçant, et que Wolf Loner de Gaillimh affirme n'avoir subi aucune pression ? En vérité, le sire de Gaillimh aurait été plus à sa place sur le banc de la défense, car il prouve que mon client n'avait aucune velléité de maître chanteur.
- Les lettres des sieurs Knockando et Batouk75. D'une part, leur parole est de valeur nettement inférieure à celle d'Arnaut de Malemort, comme le stipule l'article II.4.2 du coutumier limousin, disponible en annexe. D'autre part, pourquoi n'ont-ils pas tout simplement exhibé les lettres qu'ils incriminent, à l'instar de Wolf Loner de Gaillimh ? Sommes-nous censés croire sur parole deux roturiers empêtrés dans des affaires en justice, de trahison pour l'un et apparemment de montage financier peu clair pour l'autre ?
- La relance du procès d'Argawaen de Malemort. Si tous les procureurs relançant un dossier clos méritaient d'être poursuivis pour haute-trahison, peu nombreux sont ceux qui se risqueraient encore à ce poste. Dans le volume des affaires courantes, il n'est pas surprenant qu'une ou deux erreurs surviennent parfois, le principal étant que celle-ci n'a pas porté à conséquence.

Autant de fétus de paille, face à la parole de trois gentilshommes à la réputation établie dont un Prince de France et deux témoins pourtant présentés comme cruciaux par l'accusation, à savoir le sus-cité Wolf Loner de Gaillimh, qui nie, rappelons-le, toute pression, et sire Aymeric de Wroclaw, sur lequel se repose pourtant Aldraien de Cursenac pour tenter d'étayer ses diffamations. Toujours selon le coutumier limousin, article III.2.6 disponible en annexe, la valeur des preuves penchait très nettement vers la défense.

La décision du juge s'explique toutefois mieux lorsqu'on prend le temps de se pencher sur le contexte politique. La composition des listes pour la dernière élection comtale en limousin parle d'elle-même :

"Demain dès l'Aube"
Numéro 8 : Zeinar
Numéro 9 : Seleina


"Marche ou Rêve"
Numéro 2 : Aldraien
Numéro 3 : Wolfloner


"Prenez le Limousin par les cornes"
Tête de liste : Arnaut_de_malemort

Nous retrouvons donc les deux magistrats liés au dossier et les deux témoins à charge dans les deux listes d'opposition à celle d'Arnaut de Malemort, alors que ce dernier partait favori. Comble de malchance dont chacun jugera l'opportunité à sa juste valeur, le verdict et la peine de prison sont tombés juste à temps pour empêcher mon client de participer à la reconnaissance comtale. Il est sans doute inutile de citer les multiples articles de la Charte du Juge, de la Charte de bonne justice ou encore du coutumier limousin qui accablent une si évidente partialité de toute l'accusation.

Le dernier élément, enfin, qui plaide pour la révision de cette inique parodie de procès, c'est bien sûr le bon sens. Peut-être est-il à la fois le plus évident et le moins facile à établir, mais présentons l'affaire en ces termes : l'héritier d'une grande famille noble, homme politique engagé, mettrait sa carrière et la réputation de sa famille à présent royale en péril en tentant de grappiller quelques misérables centaines d'écus auprès de criminels et de proscrits traînés en justice ? Et pour ce faire, il aurait la gentillesse de formuler ses effroyables menaces ("j'espère bien", jugez plutôt) par courrier à un notable local et collègue au conseil comtal ? A qui tente-t-on de faire avaler cette couleuvre ?

Pour toutes ces raisons, mesdames et messieurs les procureurs royaux, j'ai l'honneur de déposer une demande de révision auprès de la Cour d'appel de Paris concernant le procès pour haute-trahison intenté à mon client Arnaut de Malemort en Limousin et Marche le 3 du mois d'août 1459.

Respectueusement,

Nicolas de Firenze
Avocat du Dragon

Annexe 1 a écrit:
Article II.4.2 La crédibilité du témoin sera également fonction de son casier judiciaire, ainsi que de la place qu'il occupe dans la société, hiérarchisée comme suit par cette pyramide des valeurs :

- Notre Reine infaillible source de Vérité
- Le comte (la comtesse) en exercice.
- Les comtes, les primats Limousins
- Les conseillers comtaux,
- Les marquis, vicomtes et barons
- Les maires,
- Les officiers militaires, seigneurs et chevaliers.
- Les officiers de la maréchaussée,
- Les ecclésiastiques,
- Les agents de l'administration,
- Les citoyens,
- Les nobles étrangers
- Les étrangers lambda
- Les indésirables
Annexe 2 a écrit:
Article III.2.6 : Un verdict se doit d'être rendu sur base d'éléments présentés au tribunal. Les preuves recevables dans cet ordre de préférence sont :

1. Acte juridique écrit
2. Aveu
3. Témoignage direct
4. Témoignage indirect
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[31/08/1459] Haute Trahison Arnaut_de_Malemort
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