Les Brisures L’utilisation des brisuresL'Histoire de l'Europe Occidentale se lit avec une surprenante limpidité sur les
armoiries de ses souverains, de ses nobles, notamment du XIVème au XVIème siècle.
La place d'un membre dans une famille se définit facilement au moyen des
brisures que tous les membres de la famille, aînés et cadets, ajoutent au
blason pour se distinguer des parents.
Les systèmes de brisuresLes façons de briser sont diverses et variées. Il n’existe pas de système rigoureux de brisure mais seulement des habitudes familiales ou des modes géographiques. Le changement des émaux sera préféré par certains tandis que d’autres resteront attachés aux émaux.
D’usage courant dès le milieu du XIVème siècle, la
brisure par changement d’émaux consiste à changer un ou deux
émaux de l’
écu. Lors d’un
changement de deux émaux, le champ prend l’émail de la figure alors que la figure prend l’émail du champ. Au contraire d’
un changement d’un émail, où seul l’émail du champ ou de la figure est modifié.
Un autre système d’usage fréquent, la
brisure par semé du champ consiste à semer de petits
meubles le champ de l’écu pour garder les émaux du champ et de la figure intacts: besants, croisettes, croissants, fleurs de lys, etc.
Dans ce même état d’esprit et d’usage aussi fréquent, la
brisure par partition du champ peut être utilisé. Elle consiste à
bureler,
vergeter,
fretter ou
échiqueter pour également garder les émaux du champ et de la figure intacts.
D’usage très courant jusqu’au début du XVème siècle, la
brisure par modification de forme, modifie les formes des
pièces et partitions de l’écu:
crénelé,
denché,
vivré,
ondé, etc.
A la même époque, la
brisure par changement de petits meubles est très couramment utilisée. Elle consiste à modifier les petits meubles secondaires accompagnant ou chargeant la figure principale de l’écu. Les étoiles deviennent alors des
molettes, les losanges des
mâcles, les fleurs de lys des quintefeuilles, etc.
La
brisure par addition de figures spécifiques reste cependant le mode de brisure le plus répandu et ce dès le début du XIIIe siècle. Elle consiste à ajouter des figures
brochant sur l’écu tel un
lambel, une
bordure, une
bande, une
cotice, un
bâton, un
franc-quartier, etc. Ces figures peuvent être ensuite
engrelées,
componées,
alésées ou
chargées de petits meubles.
Dans une fratrie, le lambel est presque toujours la brisure de l’aîné, le franc-quartier la brisure privilégiée des cadets (jusqu’au XIVème siècle). Le lambel est orné de plusieurs
pendants dont le nombre varie de deux à douze. Le chiffre cinq est le plus couramment utilisé jusqu’à la fin du XIIIème siècle ensuite le chiffre trois prédomine.
La
brisure par addition de petits meubles, d’usage fréquent, consiste quant à elle à charger ou à accompagner la figure principale d’un ou plusieurs petits meubles: l’étoile, le croissant, la merlette, le quintefeuille, le lionceau, la coquille, etc. En un seul exemplaire, ces meubles se placent soit en chef à dextre soit sur la figure principale de l’écu.
En Angleterre, un système régie l'usage de petits meubles: du premier né jusqu'au neuvième né.
- Brisure par changement d’émaux,
- Brisure par changement d’un émail,
- Brisure par semés du champ,
- Brisure par partition du champ,
- Brisure par modification de forme,
- Brisure par changement de petits meubles,
- Brisure par addition de figures spécifiques,
- Brisure par addition de petits meubles,
La combinaison des brisuresLes armoiries pleines (intactes) ne se transmettent que d’aîné à aîné. Du vivant du père, un aîné doit cependant lui aussi briser ses armoiries. Les descendants des cadets, quant à eux, adoptent la même brisure que leurs parents, qui caractérise alors toute une branche dans l'arbre généalogique de la famille.
Une combinaison de plusieurs brisures est utilisé pour blasonner les blasons des descendants de l'aîné, du cadet et du benjamin, etc. Il n’existe pas de système rigoureux de combinaisons de brisures mais seulement des habitudes familiales ou des modes géographiques.
Exemples à venirLes brisures de bâtardisePar exception, les femmes et les ecclésiatiques ne brisent pas le blason paternel. Les bâtards, par contre, doivent (ou devraient) briser de manière bien visible leur écu. Brisure se réduisant souvent à un
filet et disparaît chez leurs descendants...
Les symboles de la bâtardise sont: la
barre, la cotice
posée en barre, le petit
bâton péri posé en barre et un meuble
renversé.
Sources: Pierre Derveaux, "Blasons et Armoiries", Le Héraut d’Armes, "Les brisures" ; Au blason des Armoiries "La Bâtardise" et Lilin of Cassel