Allégeances Comtesse Aldarégonde

Un moment parfait comme elle les aime, se laisser détailler lui permettant d'en faire de même. Elle le connaissait aussi de toute ce qu'elle avait pu entendre et pas que de Marche, mais de tout ce qu'elle avait lu dans le journal de la Vicomtesse de Panazol. Il était aussi beau et froid qu'elle l'avait imaginé et tout aussi attirant que mentionné. Voilà un être dont le Comté pouvait se plaindre du manque et visiblement il serait difficile de le faire revenir. Serment d'allégeance qui enfin sortait de l'éternelle récitation. Elle sourit savourant l'instant.

- Comte de Turenne, nous ne nous connaissons pas en effet seul les éloges faites par votre cousine à votre égard, et des sources plus fiables car sans parti pris, me permettent de connaitre votre valeur. Le Comté saura toujours vous apporter ce qu'il vous doit comme à tous ses enfants nobles, vous remerciant ainsi de votre dévouement. Je ne doute pas que vos obligations même si elles vous éloignent de vos terres, ne peuvent vous faire oublier vos premiers amours. Sachez que vous êtes toujours attendu ici et que votre retour sera jour de fête.

Se levant pour lui faire l'accolade, elle ajoute plus bas.

- Je vous remercie du conseil, c'est bien ce que je souhaite effectuer et j'espère que je ne me perdrai pas en chemin. Le Comté a bien plus besoin de gens capables que de grandes idées politiques. Si je venais à agir contre mes certitudes je pense pouvoir compter sur vous pour me le faire remarquer. Soyez en paix mon but n'est pas de diviser pour mieux sièger.

Arégonde ne put empêcher un léger cri de stupeur, qui fut couvert par le brouhaha des Nobles en pleine discussion, lorsqu'elle vit Dame Sindanarie se présenter. Son état semblait des plus alarmants. D'un signe de main elle fit venir un valet et lui ordonna qu'on prépare une chambre pour la Dame et qu'on la conduise dès son allégeance faite qu'elle puisse recevoir un médicastre si elle le souhaitait. Puis elle se leva et se dirigea vers Sindanarie.

- Dame de Viam, vous n'avez nullement à vous excuser de quoique se soit vous avez fait ce que vous aviez à faire rien de plus. Nous vous remercions de votre présence ici. Nous prenons en compte votre allégeance et vous accordons protection et subsistance...
Plus bas elle ajoute :
... Il me semble d'ailleurs vital que vous suiviez ce serviteur là bas afin qu'il vous conduise en un endroit plus adapté à votre état. Nous nous verrons plus tard si vous le souhaiter.

Lui donnant l'accolade elle laisse Sindanarie disposer, non sans lui tenir un instant la main en signe de compassion.

Le vieux voyait rouge. Une jeune péronnelle venait de passer devant lui sans un regard et avait prêté allégeance fissa. Bon sang ! Cette fois personne ne lui piquerait la place, il en avait assez d'attendre. Faisant quelques pas, il se dressa d'autorité devant Arégonde, mit un genou à terre en grimaçant :

C'est un honneur et un bonheur comtessse de prêter aujourd'hui allégeance. Vot' soeur aurait sans nul doute été fière de vous !
Suis pas sûr en revanche qu'elle eût été d'accord avec certaines de vos fréquentations politique,
bref regard en coin vers le Dragonet,
ni avec vos intérêts pour certains représentants de la gente masculine,
regard farouche vers Attila

M'enfin faut bien que jeunesse se passe dit-on.
ajouta-t-il en levant les yeux au ciel.


Bien bien bien...

Il s'éclaircit la gorge et d'une voix forte entama son allégeance :

Moi, Raspoutine Saincte Merveille, Vicomte de Lastours en Limousin, je vous reconnais vous, Alda Aregonde de Rien, Comtesse du Limousin Marche par la grâce des urnes, comme ma Suzeraine.

Je vous dois désormais obsequium auxilium et consilium.

Si un conflit devait vous opposer, Vous Alda Aregonde à Sa Majesté Levan Roy de France, mon Souverain, je jure que je prendrais cause pour lui.

Que si un conflit devait vous opposer vous, Alda Aregonde à un tiers, je jure de prendre cause pour Vous.

hum... voilà voilà.

Il haussa un sourcil et tendit l'oreille. Il avait cru entendre comme un énorme cliquetis, un son maintenant oublié qui avait jadis hanté toutes les cérémonies d'allégeance Limousines. Secouant la tête, il fronça les sourcils et soupira. Il se faisait vieux le Rasp, voilà qu'il entendait des voix ...

Une nouvelle fois les larmes lui montent aux yeux. Certes ses choix n'auraient pas été tous validés par Annlor, elle le savait mais elle savait aussi que cette dernière aurait compris lui aurait laissé le bénéfice du tout et aurait surtout pu constater comme les choses avaient changées. Observant l'homme agenouillé une soudaine envie de le mordre lui vint... Cet Attila lui avait sans doute transmis plus que ce qu'il devait. Elle s'avance le regardant dans les yeux.

- Nous sommes certaine qu'Annlor veille sur Nous et que si Nous en sommes là ce n'est pas par hasard. Votre famille est l'une des plus illustre du Comté et Nous sommes fière de vous accorder protection et subsistance, puissiez vous continuer à prodiguer vos conseils et vos connaissances.

Sur quoi elle lui donna l'accolade.

Le vieux se releva en grimaçant, ses articulations commençaient à lui faire mal, le temps allait changer c'est sûr.

Il se pencha vers la p'tite De Rien et lui murmura :

Mouais, ben pour les conseils, j'en aurais bien deux trois en réserve ...
brefs regards aux nobles encore présents,
mais j'suis pas sûr qu'ils vous agrééraient Comtesssssse, doncques je m'abstiendrai.

Il lui adressa un sourire et s'inclina.

Que vostre règne apporte prospérité et Bonheur aux Limousins.
Que vostre Grandeur me pardonne, il me faut maintenant m'occuper d'une affaire urgente qui me tient à coeur.

Il s'inclina à nouveau, puis il se détourna, cherchant des yeux la vicomtessse de Droux.

Elle s'approche de lui en parlant.

- Seigneur de Chabrignac, vos qualités sont grandes même si peu connues ou reconnues mais Nous sommes certaines qu'un jour viendra où les gens devront se résoudre à ouvrir les yeux. Nous vous devons beaucoup et c'est un honneur pour Nous de recevoir votre allégeance. Nous vous accordons subsistance et protection et espérons que vous saurez Nous soutenir et Nous conseiller dans nos choix pendant ce mandat.

Elle lui donne l'accolade, vérifie si la couronne est toujours bien sur sa tête, ajoutant d'un ton plus bas :

- Je te la prêterai si tu veux mais il ne faudra pas oublier de me la rende et cette fois hors de question de la jouer aux dés.

L'oeil attentif, elle scrutait le visage de l'homme qui venait prêter allégeance. Encore une figure importante du Comté. Un imperceptible claquement de langue effectué elle fit réponse.

- Baron du Bazaneix en tant que Comtesse du Limousin et de la Marche,Nous acceptons votre allégeance, vous êtes l'une des figures que nous pourrions qualifier d'emblématique du Comté. Nous sommes heureuse de vous voir en ce lieu. Puissiez vous apporter encore longtemps votre aide, votre force et vos conseils à votre Comté.



Sur quoi la légendaire accolade fût faite scellant ainsi les promesses.